BridgeMD

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Quand le mort tue le déclarant

C'est rare, mais c'est arrivé en 1929 à Kansas City, lors d'une partie libre entre deux couples amis.

Monsieur jouait un contrat de 4 piques contrés, difficile mais faisable.

Il le joua très mal et le chuta.

Il accusa aussitôt Madame d'avoir trop poussé les enchères. Elle le traita de nul.

Le ton continua à monter, Monsieur replia violemment la table de jeu, et gifla Madame.

Puis il annonça qu'il quitterait la ville dès le lendemain après une nuit à l'hôtel, et monta dans sa chambre pour préparer sa valise.

Madame le rejoignit et tira deux coups de pistolet (vive l'Amérique et le deuxième amendement...) mais le manqua.

Monsieur tenta de se sauver par une autre porte, mais là elle réussit à le toucher, et à l'étendre raide mort.

Au procès, Madame pleura beaucoup, son avocat plaida l'accident. Elle fut acquittée, put donc toucher l'assurance-décès contractée par son mari.

Plus tard, un juré affirma que "ce n'était qu'une femme, elle n'avait pas l'habitude des armes. Nous avons pensé que si elle avait voulu vraiment l'atteindre, elle l'aurait manqué". On croit rêver. Ah, le mythe de la faible femme...

Moralité :
(1) respectez toujours les règles d'éthique à la table,
(2) attention particulièrement aux tournois mixtes, ne laissez pas traîner une arme à feu.

Traduit et adapté de Bridge's strangest hands, d'Andrew Ward, Robson Books