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Peut mieux faire...

Tous les jeudis, je me précipite sur la page people puis le problème de bridge de mon hebdomadaire préféré ; quelques problèmes ont déjà donné lieu à des analyses complémentaires sur ce site.

Cette fois (le Point 28 avril 2011), je pense faire mieux que le maestro Michel Lebel, ce qui paraît difficile à croire... Cela mérite une entrée sur le blog. Je vous laisse juges.

Sud joue 6 demandés dans le silence adverse, sur entame D♠

R 5
A V 10 3
7 6 3
A 10 7 2

 

A 10 4
R D 9 8 6 2
A D 5
V

La solution du champion

"Vous pouvez éliminer votre perdante ♠ par la coupe, il vous reste donc deux perdantes à . La douzième levée peut provenir de l'impasse à  ou de l'affranchissement du 10 de  du mort si un des adversaires possède RD troisièmes ou secs. Avec un total de dix atouts vous devez également envisager un jeu d'élimination. Prenez la D♠ de l'As et enlevez en deux tours les atouts adverses. Puis jouez le V pour l'As et coupez un . Rentrez au mort au R♠ et coupez un deuxième .

Le 10 n'est pas maître mais si votre adversaire de gauche possédait au départ cinq cartes à  -c'est le cas sur la donne-, il sera mis en main. Coupez votre troisième ♠ et jouez le 10. Il ne vous reste plus qu'à défausser le 5 de . Ouest doit jouer  ou coupe et défausse."

Commentaires

OK pour le premier paragraphe. On peut s'amuser à calculer la probabilité d'affranchir le 10 : RD secs représentent deux cas de doubleton avec 8 cartes dehors, RD troisièmes représentent 12 cas de triton (6 pour la carte qui les accompagne, et fois 2 pour la position en E ou W), pour un total de 5,66%, il ne faut pas trop rêver. Mais ça mérite d'être tenté, car c'est un cumul de chances avec l'impasse et avec la mise en main.

La mise en main proposée à  fonctionne effectivement si c'est W qui a 5 cartes à , il sera "obligé" de prendre le 10. On pourrait penser qu'elle fonctionne aussi avec les  répartis 4-4 et le Roi en W, mais si RD sont répartis un Ouest malin pourrait éviter le piège en jetant brillamment au troisième tour son R alors que S a coupé ! Ainsi c'est la D d'Est qui prendra le 10 au quatrième tour, pour jouer bien sûr .

Donc la solution proposée va fonctionner bien moins d'une fois sur deux :
- une fois sur 2 du cas des  5-3 car la longue doit être en W (un peu plus avec les 2,5% de chances de trouver RDx en Ouest).
- en 4-4, il faut RDxx en Ouest (s'ils sont en Est, cela ne fonctionne pas, de même avec Rxxx ou Dxxx en Ouest), on est donc à environ 1/4 du cas 4-4 et même légèrement moins car deux cartes équivalentes ont un peu plus de chances d'être séparées que groupées...
On peut calculer que cela fait environ 35% de chances au total.

Bien évidemment sur la donne, il y a Dxxxx de en Ouest, ainsi que le R. Donc ça marche.

Une meilleure solution

Ouest a entamé D♠, il a donc le V. Nous allons utiliser le 10♠ de Sud pour le mettre en main.

On commence par prendre de l'As de ♠, puis V pour l'As,  coupé (on constate que l'on n'a pas la chance de RDx), atout pour le mort,  coupé maître, atout pour le mort, RP,  coupé maître, et 10♠ pour défausse d'un des 3 carreaux du mort. On a joué 9 levées.

Ouest prend, c'est sûr ! A ce stade, NS n'ont plus ni  ni ♠, il reste deux atouts en N et un en S, et le complément étant donc deux carreaux en Nord et ADx en Sud. Effectivement retour obligé carreau dans la fourchette ou une carte noire pour coupe en Sud et défausse d'un carreau du mort. NS font les 4 dernières levées.

Cette solution paraît gagner à 100% (si les atouts adverses sont répartis 2-1 soit 78% des cas, car il faut un atout restant en Sud pour la coupe d'un retour noir, mais c'est apparemment le cas aussi pour la solution de M. Lebel puisqu'il coupe un pique en Nord et il lui faut encore un atout en Nord pour couper ; les 100% ou 35% sont donc à multiplier par 78%).

Bizarre, bizarre... Pourquoi Michel Lebel met-il le 10♠, carte clé, en NS, pour ne pas s'en servir ?

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